Dans ce nouvel article, vous en apprendrez plus sur les enjeux liés à la forêt africaine et à sa déforestation. Nous aborderons ici les causes socio-économiques qui contribuent à l’abattage des arbres.
Précédemment dans notre dossier : Forêt africaine, des enjeux forestiers nationaux et internationaux
La déforestation africaine et ses causes
Des raisons socio-économiques
Le commerce du charbon et les traditions
Les populations locales sont ainsi hautement impactées par les activités forestières, à la fois en tant qu’auteurs et comme victimes. La propagation des feux est
une autre raison derrière la déforestation, ce qui décime d'autant plus la population d’arbres.
Des feux de brousse sont déclarés pour deux raisons principales.
La première revêt un caractère économique car le bois sert à obtenir du charbon, utilisé par les populations ou revendu. Parfois, ces feux de brousse, notamment au Cameroun,
peuvent faire l’objet d’un encadrement par les institutions nationales, qui reste toutefois peu appliqué.
En conséquence de ces feux de brousse, les populations résidant dans ces forêts se voient contraintes de quitter leurs habitations et de se réfugier dans les villes.
La filière exportatrice du charbon au Cameroun représentait près de 12 milliards de francs CFA en 2016, soit 70% du chiffre d'affaires global. Ce chiffre tend à augmenter selon les experts.
La seconde raison, la culture sur brûlis, est une technique ancienne réalisée par les populations avant les récoltes. En théorie, ce n’est pas cette technique qui est problématique (elle est par ailleurs assez rare au Cameroun, et plus répandue en Afrique de l'Ouest).
C’est l’association de la déforestation à ces feux, qui entraine une propagation majeure des incendies.
Par ailleurs, il convient de noter que cette dépendance aux produits forestiers est étroitement corrélée au taux de pauvreté élevé de ces régions. Il devient alors difficile de
sortir de cette situation, le revenu principal de ces populations étant issu du commerce du bois.
La pression démographique est un facteur aggravant qui pousse à rechercher des ressources financières dans l’exportation de la ressource naturelle en bois. Il s’agit toutefois
d’une solution de court terme, car le changement climatique et la quantité finie des ressources impactent également la croissance économique et requièrent de trouver des
alternatives.
Des conflits armés menaçant l’équilibre des zones boisées
On pourrait également citer comme cause de la déforestation les conflits armés. En effet, lorsqu’un conflit se déclare, il n’est pas rare de voir les différentes armées réquisitionner des zones agricoles afin de survivre sans soutien extérieur. Mais aussi, les rebelles occupent des zones boisées afin d’être à couvert et ainsi pouvoir installer leur campement de base, ce qui implique une altération des milieux. Les conflits armés modernes utilisent de plus en plus les drones comme outils de reconnaissance voire d’attaque. Les zones boisées denses sont impraticables pour les outils aériens, ce qui les rendent attractives pour les rebelles.
Les populations locales sont alors chassées de leur territoire, renforçant l’effet d’exode lié à la déforestation.
Mais il ne s’agit pas du seul problème liés aux conflits armés en ce qui concerne l’état de la forêt. La ressource en bois a tendance à tomber aux mains des groupes rebelles qui s’en servent pour
financer leurs combats. Ils financent des contrats moins coûteux (car hors marché légal) et donc plus intéressants, avec des entreprises.
Cette industrie forestière parallèle et illégale ne prend pas en compte les enjeux environnementaux de protection de la forêt africaine. Cette dernière est
décimée et lorsqu'une zone ne peut plus produire, une autre est exploitée.
Il s’agit d’une réalité documentée par la presse internationale. Notamment dans le Parc national de Virunga en RDC, où près de 14 % du territoire sont occupés illégalement par des rebelles pour l’agriculture ou le commerce du charbon, dont la demande explose dans cette zone depuis quelques années. Ces retombées servent alors à financer la guerre, qui outre le coût écologique, représente un coût social considérable.
En résumé
La déforestation en Afrique présente donc des impacts économiques et sociaux directs sur les communautés locales.
Que les activités soient gérées au niveau national, ou orchestrées par des groupes illégaux, elles mènent à la paupérisation des populations, via la perte de leurs systèmes d'alimentation, mais
aussi à leur marginalisation voire à un phénomène d’exode rural forcé.
Les ravages dans la forêt africaine impactent donc écologiquement la planète, mais il s’agit aussi d’un drame humanitaire.
Dans notre dossier sur “Les forêts d'Afrique” :
Article proposé par Flora, de l'équipe Run for Planet
Pour la retrouver : linkedin.com
Références :
- Info Congo. Bidima I.M., Malungu A. “Cameroun : La production du charbon légal s’intensifie à l’Est”. Publié le 06/02/2019. Consulté sur infocongo.org
- Investir au Cameroun. “Cameroun : bien qu’embryonnaire, le marché du charbon de bois pèse 17 milliards de FCfa, selon le ministère des Forêts”. Publié le 18/10/2016. Consulté sur investiraucameroun.com
- Métropolitiques. Jourdam-Boutin M. “Vers une formalisation de la promotion immobilière au Cameroun ?”. Publié le 23/03/2023. Consulté sur metropolitiques.eu
- Le Monde. Pierret C. “Le parc des Virunga à nouveau au cœur des conflits de l’est de la RDC”. Publié le 29/11/ 2022 Consulté sur lemonde.fr
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