Nous arrivons à la fin de notre dossier sur la forêt africaine ! Aussi, nous vous proposons une présentation de différents projets , à tout niveau d’intervention. Ils vous prouveront que rien n’est joué et que nous pouvons tous agir afin de lutter contre la déforestation !
Précédemment dans notre dossier : Des initiatives pour sauver la forêt africaine
D’autres projets pour aider les forêts d’Afrique
Des initiatives globales
L'Organisation des Nations Unies (ONU), au travers de sa convention-cadre sur les changements climatiques, a développé un programme de protection des forêts dans le monde, avec une attention particulière pour les forêts tropicales.
Le programme REDD+ (pour Reduced Emissions from Deforestation and Degradation) vise à inciter les pays à protéger leurs forêts plutôt qu'à les abattre pour gagner des revenus.
Ce programme est soutenu par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
En outre, cet effort international tente de limiter les externalités climatiques liées à la déforestation et à la dégradation des forêts tropicales. Le programme REDD+ cherche à renforcer les efforts existants de lutte contre la déforestation en encourageant une approche plus globale de la gestion des forêts et de la mise en valeur des atouts de leurs écosystèmes. Il fait la promotion de politiques et de pratiques durables de gestion des terres, des droits locaux, et de la transparence concernant les revenus financiers des activités forestières. L’objectif est ici de créer des mécanismes efficaces pour freiner la déforestation tout en améliorant les standards de vie et la sécurité alimentaire des populations locales.
Des certifications complémentaires
Il existe aussi des certifications, aux côtés de ces programmes de grande ampleur. Notamment, Plan Vivo, une certification internationale visant à promouvoir la compensation carbone. Autrement dit, à compenser les émissions de gaz à effet de serre par des actions “vertes” telles que planter des arbres. Cette certification se concentre sur la restauration et la préservation des forêts grâce à des modèles commerciaux locaux et environnementaux durables. Les projets Plan Vivo encouragent également une participation active de la communauté locale à toutes les étapes du processus de planification et d'exécution.
A l’origine, ce projet a commencé au Mexique, et il s’est ensuite développé mondialement, avec par exemple un projet en Tanzanie dans le cadre de REDD+.
La certification assure que les projets répondent à des normes strictes en termes de mesure, de validation et de vérification, et qu'ils apportent des avantages durables pour la société et l'environnement. Il s’agit donc aussi de valoriser ces initiatives et de leur permettre de trouver plus facilement des financements.
Des projets locaux pour aider la forêt africaine
L'African Wildlife Foundation (AWF)
Certaines structures agissent spécifiquement en faveur des écosystèmes africains. C’est le cas de l’African Wildlife Foundation (AWF), une organisation non-gouvernementale qui vise à protéger les animaux sauvages et les habitats naturels de l'Afrique.
Implantée au Zimbabwe, mais connue à l’international, elle travaille avec des communautés locales pour développer des solutions durables à la dégradation de l'environnement. Depuis plus de 20 ans, son objectif est de mettre en place des solutions pour réduire les menaces pesant sur la faune sauvage tels que l’exploitation, la perte de leur habitat et la criminalité environnementale.
L'AWF collabore aussi bien avec des communautés locales qu’avec des organisations étatiques ou privées. Vous trouverez le lien d’un projet réalisé au Cameroun avec une coopérative locale, dans nos références.
Elle s’appuie également sur la collaboration de scientifiques afin de développer des programmes innovants de conservation à tous les niveaux. La gestion des habitats naturels, la recherche et la formation à la conservation font partie de ses principaux objectifs, en parallèle de la protection des écosystèmes. Afin de promouvoir ses actions, l'AWF réalise des opérations de sensibilisation du grand public (des campagnes publicitaires et des événements).
Des aides internationales implantées localement
En France, le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) prête particulièrement attention aux aires protégées d’Afrique centrale. Ces zones naturelles ont été désignées pour assurer la conservation d’une biodiversité considérée exceptionnelle par sa richesse et sa rareté. Elles abritent ainsi de nombreuses espèces endémiques. Ces zones restent vulnérables aux activités de braconnage, à la fragmentation de l'habitat et à la pollution, c’est pourquoi la gestion de ces ressources naturelles nécessite des partenariats entre les communautés locales, les gouvernements, les chercheurs et les organisations spécialisées dans la conservation.
Parmi ces aires protégées figurent :
- la Forêt de Nouabalé-Ndoki
- le Parc National Odzala Kokoua
Tous deux en République du Congo (Congo Brazzaville).
Des projets récompensés
Les actions locales sont aussi récompensées par des acteurs internationaux. C’est le cas au Gabon.
Le programme gabonais vise à rétribuer les communautés locales pour leur engagement en matière de protection des forêts tropicales du pays. Ce projet vise à compenser la perte de bénéfices économiques causée par la décision de protéger ces zones et ainsi encourager une gestion durable des ressources naturelles.
Les fonds sont versés aux communautés grâce à des financements publics nationaux et internationaux (la Norvège versera 17 millions de dollars pour 3.4 millions de tonnes de CO2 séquestrées).
Le Président gabonais a aussi promulgué un nouveau code forestier, permettant d'encourager une meilleure gestion durable des forêts du pays.
Enfin, en mars 2023, Libreville au Gabon a accueilli le One Forest Summit. Plusieurs acteurs institutionnels et associatifs se sont réunis autour de la thématique de la conservation des forêts tropicales. Un plan ambitieux a été annoncé pour arrêter la déforestation en Afrique centrale d’ici 2030. Vous le retrouverez en détail dans nos références en fin d'article.
Des acteurs privés pour soutenir ces initiatives
Des fondations et associations mobilisées
Les instituts et fondations sont aussi des partenaires (des mécènes même) à impact pour ces projets de reforestation.
A titre d’exemple, la Fondation Veolia a contribué, auprès de l’association française Cœur de Forêt, à replanter des arbres (des moabis) dans le Sud-Ouest du Cameroun.
Cette initiative a été développée avec la coopérative camerounaise Sococofosa, dont l’expertise locale était nécessaire à la réussite dmu projet. Ces arbres produisent un fruit consommé par les animaux de la région et son noyau peut être transformé en huile.
Toujours au Cameroun, le projet UFA-ReForest a été soutenu par l’Association Technique Internationale des Bois Tropicaux (ATIBT, liée à l’OCDE), des acteurs
belges comme l’association Nature+ et l’Université de Liège. Le tout coordonné sur place par des acteurs locaux : l'Université de Douala et plusieurs entreprises. Ce projet permet de gérer,
suivre et optimiser la reforestation au Cameroun.
En outre, UFA-ReForest donne accès à des outils tels qu'une carte interactive pour visualiser les sites candidats à la plantation, des guides techniques pour choisir le bon arbre
au bon emplacement et planifier l’opération. Les premiers arbres ont été plantés en septembre 2022, sachant que ce projet est soutenu par l’Union européenne pour une durée de 4
ans, depuis de mars 2022.
En résumé
Les acteurs du monde entier se mobilisent afin d’aider à la restauration des forêts africaines. Bien qu’il existe des programmes internationaux en faveur de la protection des écosystèmes, les initiatives avec un ancrage local, soutenues par des investisseurs internationaux, ont souvent plus d’impact.
Run for Planet espère aussi, à son niveau, pouvoir contribuer à cette dynamique au travers son projet de pépinière. Vous apprendrez bientôt avec nous comment tracer les arbres, à la manière de l’outil d’UFA-ReForest !
Dans notre dossier sur “Les forêts d'Afrique” :
- La forêt africaine : quels enjeux ?
- Les causes de la déforestation africaine : des raisons socio-économiques
- Lutter contre la déforestation en Afrique : quels défis pour demain
- L'impact de l'environnement sur la forêt africaine
- Sauver la forêt africaine : initiatives et espoirs
Merci d’avoir suivi notre série sur la forêt africaine ! Pour rester informés, retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux ! Et si vous avez envie de vous engager, rejoignez notre équipe !
Article proposé par Flora, de l'équipe Run for Planet
Pour la retrouver : linkedin.com
Références :
- African Wildlife Foundation. “Earth Day is every day for this tree-planting community in Cameroon”. Publié le 26/04/2023. Consulté sur awf.org
- ATIBT. “Des visites de terrain dans le cadre du projet UFA-ReForest”. Publié le 14/042023. Consulté sur atibt.org
- Cirad. “Aires protégées d’Afrique centrale : un nouveau rapport propose des voies pour améliorer leur efficacité”. Publié le 29/06/2021. Consulté sur cirad.fr
- Fondation Veolia. “Au secours des Moabis”. Publié le 6/05/2021. Consulté sur fondation.veolia.com
- Le Monde. “Le Gabon rétribué pour la protection de ses forêts”. Publié le 22/06/2021. Consulté sur lemonde.fr
- OCDE. “Reducing Emissions from Deforestation and Degradation (REDD)”. Publié le 08/08/2018. Consulté sur oecd.org
- Représentation permanente de la France auprès des Nations Unies à New York. “One Forest Summit : protéger les forêts tropicales grâce au plan de Libreville”. Publié le 10/03/2023. Consulté sur onu.delegfrance.org
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Laure (lundi, 10 juillet 2023 23:10)
Une série d’articles très bien conçues, des problématiques aux solutions opérationnelles ; merci Flora pour ces explications concernant l’une des forêts essentielles pour la planète. Et bravo a tous ceux qui agissent!